120g de différence

Extrait: Réalisation, photographies, montage et musique : Fabrice Leroux. 2011

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Comment 120g peuvent changer votre regard sur quelqu’un?

Dans un monde ou l’apparence prime.

L’habit fait-il le moine ?

Quand 120g de cheveux peuvent faire passer de Jésus au GI en passant par un bouddhiste, ou un membre d’un cartel de la drogue.

Au-delà des apparences que reste-il ?

Réalisé à un moment clé de ma vie, assisté de celle pour qui j’ai quitté Paris.

Je change aussi de média, adieu le comédien, l’artiste évolue. Il est temps après l’illusion de la scène de se regarder en face et en toute humilité voir se qui va se produire.

Alors quelle part de travail psychologique dans cet exercice ? Une forme cathartique d’acceptation de soi ?

Bien entendu j’ai pensé aux autoportraits d’Erwin Olaf, notamment à la fameuse trilogie : « I wish » « I am » & « I will be »
Mais ici au contraire de Cindy Sherman pas de mise en scène, pas de théâtralisation. La simplicité, l’épure, une mise en forme presque clinique, qui se joue de l’aspect premier un peu « gaguesque » de la première lecture, comme un indice sur d’autres degrés de lecture.

120 g de différence c’est le poids de cheveux qui sont partis dans cette aventure. Je m’attendais à plus !

La symbolique des cheveux est forte dans toutes les civilisations. Ils ont souvent un rapport avec l’intimité, la séduction, la pudeur et la sexualité à travers la tricophilie (ou fétichisme des cheveux), la relation à l’autre à travers la chevelure (peigner, épouiller, couper) étant une marque d’affection.

Les longs cheveux étaient le privilège des nobles quand le peuple commençait à se couper les cheveux.
Symbole de force, de virilité, chez l’homme : l’exemple le plus célèbre demeure certainement celui de Samson. « Si j’étais rasé, ma force m’abandonnerait, je deviendrais faible, et je serais comme tout autre homme. » La Bible – Juges 16.

La tonte des cheveux, comme une humiliation ?

À la Libération, les femmes accusées d’avoir entretenu des liaisons avec des soldats ennemis étaient parfois tondues.
Pourtant ce sacrifice peut être volontaire comme symbole de deuil ou dans un contexte religieux : les moines bouddhistes se rasent la tête en signe d’humilité. Dans la Grèce antique, une coutume répandue voulait que les jeunes filles coupent leurs cheveux longs en offrande à Artémis le jour de leur mariage. Comme la coupe de cheveux ne modifie pas la forme du crâne, on peut aussi y voir un retour à la forme originelle sans artifice, sans volonté de séduction.