Résidence-mission Mas le Trimaran Zuydcoote

Du 18 mars au 6 avril 2019.

Avec le soutien de la DRAC et de l’ARS Hauts-de-France.

Temps de restitution, temps d’émotions

 

 

10h45 : on installe le rideau occultant afin de permettre une meilleure observation des vidéo-projections, et offrir un aspect plus «théâtral».

Changement de costume, les pieds nus sur le sol chauffé, cette simple différence amène déjà un regard différent.

Les résidents arrivent, le hall se remplit. L’attente commence, le travail du temps se met en place.

Patience / impatience.

Il a vraiment été difficile de réussir à garder le mystère, notamment chez les résidents, un petit cercle s’était formé autour de moi lors de cette résidence. Ils voulaient tant m’aider, ou être là curieux de tout, avec des temps d’attention très variables, les allers retours furent nombreux, de beaux moments fugaces et émouvants. J’avoue j’ai le trac, je n’ai pas pu répéter dans l’espace, le saut dans l’imprévisible va commencer.

Comment vont-ils réagir à ma proposition ?

Tenter l’interaction, les questionner sur les buts de ma présence.

M* réagit au quart de tour : «de nous relier».

Je croise aussi des regards un peu inquiets ce moment signe mon départ, personne n’aime les au-revoir.

J’écris ces mots quelques heures après cette «performance» et déjà ce moment est un peu flou.

Je sais que je n’ai pas fait tout ce que j’avais préparé, que des choses m’ont échappé, et peut-être tant mieux, l’idée n’étant certainement pas d’être dans la performance. Un petit laboratoire expérimental, et sensoriel. Ne pas avoir tout expliqué, laisser la curiosité et l’imaginaire faire le reste.

A* n’a pas pu être là ce matin, mais j’ai pu lui faire une visite privée un peu plus tard, comme un instant privilégié (A* n’aime pas trop le groupe, je l’ai retrouvé comme « par hasard » devant mon studio fumant une cigarette)

J’écris ce texte dans le hall où demeure pour l’après-midi encore l’installation. C* qui ne tient pas en place retourne une fois de plus le sablier et semble hypnotisé pour un moment. Mais bon pas si facile d’écrire avec toutes ces sollicitations, je reprendrais plus tard.

Voici quelques extraits des expériences temporelles :

Extrait time-lapse suite à mon appel à participation auprès des professionnels d’apporter des objets mesurant le temps.

Érosion, tentative d’érosion accéléré d’une plaque de béton, avec l’aide du ciel.

Capillarité : Métaphore de l’imprégnation durant cette résidence.

 

Vivre au temps présent, ne pas oublier son passé, construire son futur.

Fabrice Leroux